Dans son roman Le Seuil du Jardin (1958), André Hardellet, écrivain né à Vincennes, raconte l’histoire d’un peintre qui expérimente une machine, inventée par un certain Swain, permettant de retrouver le temps perdu de l’enfance. La description du mécanisme est curieusement proche d’une sculpture de Marcel Duchamp Rotative plaque verre (optique de précision), 1920. La première vision du peintre sous l’effet de l’appareil est celle du bal d’Idalie à Vincennes dont le terrain est aujourd’hui occupé par des immeubles. C’est dans l’un de ceux-ci que j’ai passé mon enfance. Chaque panneau présente une copie de document :
- A. Une photographie de la pièce de Marcel Duchamp.
- B. Texte d’Hardellet décrivant la machine.
- C. Illustration d’ Alice au Pays des Merveilles montrant Alice sur le point d’ouvrir une porte.
- D. Texte d’Hardellet évoquant Alice (Vale in La Cité Montgol, 1952)
- E. Passage du livre d’Hardellet décrivant la vision du bal d’Idalie.
- F. Extrait de l’annuaire téléphonique de Vincennes centré sur mon nom et l’adresse de ma mère.
- G. Extrait d’un plan de Vincennes.
- H. Texte sur la Rue d’Idalie et l’étymologie du mot qui provient de l’ancienne ville de Chypre, aujourd’hui site archéologique, Idalion.
- I. Détail d’une carte de l’île de Chypre centré sur le site archéologique d’Idalion.
On ne sait plus les circonstances au cours desquelles on entend parler pour la première fois d’un auteur. Je me souviens cependant que l’une des premières personnes qui me parla d’André Hardellet fut Guy Darol que je croisais vers 1990, pas tout à fait par hasard, dans une école primaire de Vincennes. Il venait d’écrire son livre André Hardellet ou le don de double vie, remanié sous le titre André Hardellet au Castor Astral en 1998. C’est dans la bibliographie de ce livre que je remarquai que Jean-Marc Huitorel avait écrit un texte sur André Hardellet (Les Cahiers de l’Imaginaire n°17, juin 1985). Quelques années plus tard, Jean-Marc Huitorel écrivit le texte du catalogue de mon exposition au Centre d’art de St Fons.