A striking woman, Cunningham was a former fashion model for Vogue. At a time when there were few women at senior levels within television, Cunningham worked as an Associate Producer on the Wisdom series from 1954–8, filming not only Duchamp but also Eleanor Roosevelt, Jawaharlal Nehru, David Ben-Gurion, Igor Stravinsky and Pablo Picasso. In the same year she also completed a challenging assignment, filming near Djakarta, Indonesia (…). It was while there that she met her future husband, Wolf Suschitzky, a key figure in the British documentary film movement and a photographer. (…) Wolf Suschitzky recalls: I was told by my late wife that after the interview in Philadelphia, a few days later, there was a ring at her door and he stood there with this gift […] I doubt if they saw each other much after their return to N.Y. Anyway, Beatrice did not mention it to me. She seemed to have been surprised to see him with his gift. The inscription in French – ‘en souvenir d’un enfer à Philadelphie’ or ‘in memory of hell in Philadelphia’ – might have referred to the ‘hellish’ experience of making the programme or more specifically to the difficulties of working under hot camera lights for two days. Curiously, Beatrice did not speak French, but, although fluent in English, Duchamp preferred here to express this idea mellifluously in his native tongue.

Jennifer Mundy, An Unpublished Drawing by Duchamp : Hell in Philadelphia, in Tate Papers, no.10, Autumn 2008

traduction : Femme fascinante, Cunningham avait auparavant été mannequin pour Vogue. À une époque où peu de femmes obtenaient des postes élevés à la télévision, Cunningham travaillait comme productrice déléguée sur la série Wisdom de 1954 à 58, filmant non seulement Duchamp mais aussi Eleanor Roosevelt, Jawaharlal Nehru, David Ben-Gurion, Igor Stravinsky et Pablo Picasso. La même année, elle accomplit une mission difficile en allant filmer en Indonésie près de Djakarta (…). C’était pendant ce séjour qu’elle fit la connaissance de son futur mari, le photographe Wolf Suschitzky, une figure centrale du film documentaire britannique. (…) Wolf Suschitzky se souvient : Ma femme m’a raconté que quelques jours après l’interview à Philadelphie, quelqu’un sonna à sa porte. Duchamp se tenait là avec son cadeau (…) je doute qu’il se soient beaucoup vus après leur retour à New York ; en tout cas Beatrice ne m’en a jamais parlé. Il semble qu’elle ait été surprise de le voir avec son cadeau. L’inscription “En souvenir d’un enfer à Philadelphie” peut faire allusion au souvenir cauchemardesque du tournage de l’émission ou plus précisément à la difficulté de passer deux jours à parler sous la lumière et la chaleur des projecteurs de cinéma. Bien que Beatrice ne parlait pas français et que Duchamp s’exprimait, lui, très bien en anglais, il préféra, afin d’exprimer ses idées avec plus de vivacité, écrire dans sa langue maternelle.